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Qui est Bernadette Moriau, la 70e miraculée de Lourdes ?
Qui est Bernadette Moriau, la 70e miraculée de Lourdes ?
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| Agnès Pinard Legry 681 mots

Qui est Bernadette Moriau, la 70e miraculée de Lourdes ?

Sœur Bernadette Moriau, une religieuse française, a été officiellement reconnue ce dimanche 11 février comme la 70e miraculée par l’intercession de Notre Dame de Lourdes. Portrait.

« La grâce que j’ai reçue, je ne pouvais pas la garder pour moi. Faire reconnaître ce miracle c’est une manière de témoigner des merveilles et des bienfaits de Dieu ». Ces mots sont ceux de sœur Bernadette Moriau, déclarée 70e miraculée de Lourdes ce 11 février. Ainée d’une famille nombreuse, une famille ouvrière, sœur Bernardette Moriau est née le 23 septembre 1939 dans le Nord de la France. Elle entre à 19 ans au couvent de Nantes dans la congrégation des sœurs franciscaines Oblates du Sacré-Cœur de Jésus et obtient son diplôme d’infirmière en 1965.

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Alors qu’elle n’est âgée que de 27 ans, elle commence à souffrir de douleurs lombo-sciatiques. Quatre interventions chirurgicales et des traitements n’y changeront rien. C’est ensuite une longue dégradation du corps que connaît sœur Bernardette Moriau : des déficits neurologiques apparaissent en 1987, réduisant sa capacité à marcher. Les traitements médicaux se montrent quasi impuissants, l’obligeant à commencer un traitement à base de morphine en 1994. Des troubles sphinctériens apparaissent quatre ans plus tard et, dès 1999, elle se retrouve obligée de porter un corset rigide cervico-lombaire.

Un pèlerinage à Lourdes en 2008

« En février 2008 un prêtre m’a proposé de m’inscrire au pèlerinage des malades de Lourdes. Ça m’a travaillé pendant plusieurs mois puis je me suis dit qu’après tout pourquoi pas, je m’appelle Bernadette, c’est le 150eanniversaire des apparitions de la Vierge… c’est peut-être une grâce », explique la religieuse. En juillet 2008, alors qu’elle n’est âgée que de 69 ans, elle participe donc au pèlerinage de son diocèse à Lourdes et reçoit le sacrement des malades. « J’ai vécu ce pèlerinage intensément. […] J’ai d’abord été marqué par le passage à la grotte où l’on sent cette présence mystérieuse de Marie et de la petite Bernadette. […] j’ai reçu ensuite le sacrement des malades et cela a été une force pour moi », précise encore sœur Bernardette Moriau.

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Alors qu’elle se trouvait dans la basilique Saint Pie X, en fauteuil roulant, lors de la bénédiction des malades avec le Saint Sacrement, elle se souvient avoir été touchée par « cette image de Jésus marchant au milieu de nous et nous bénissant par l’intermédiaire de notre évêque ». « C’était comme une voix qui m’a dit dans ma prière “je suis là, je vois, je porte ta souffrance et celle de tes frères et sœurs malades, donne-moi tout” ».

« Comme un acte de foi »

Elle revient de ce pèlerinage fatiguée, mais heureuse. Deux jours après son retour, lors d’un temps d’adoration dans la chapelle de sa communauté, elle revit avec émotion ce moment. De retour dans sa chambre, répondant à une voix intérieure, elle décide d’enlever tous ses appareils, son corset et son attelle. « Comme un acte de foi », précise-t-elle. Elle constate alors que son pied est revenu dans sa position initiale, que ses troubles sphinctériens ont disparu et elle interrompt le jour même tout traitement anti-douleur ainsi que le neuro-stimulateur médullaire.

Déposé le 11 décembre 2008, son dossier a officiellement abouti le 18 novembre 2016 à Lourdes lorsque le Comité médical international de Lourdes (CMIL) a confirmé lors de sa réunion annuelle « la guérison inexpliquée, dans l’état actuel des connaissances scientifiques ». « Je me suis longtemps interrogée : “Pourquoi moi Seigneur ?” […] Petit à petit, dans la prière, j’ai découvert que c’était le mystère de Dieu […] ça m’a donné une nouvelle énergie pour le service de la mission. J’ai reçu ce don en église et c’est en église que je le vis pour la mission. Ce n’est pas pour moi Bernadette […] ça ne m’intéresse pas d’être la vedette. C’est pour me donner : depuis j’ai accompagné beaucoup de grands malades, en fin de vie, j’ai accompagné des familles. Je sens beaucoup de choses, je suis habitée par cette grâce et je ne peux pas la garder pour moi », a confié sœur Bernardette Moriau dans son témoignage.

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